Travailler a-t-il encore du sens ? Frantz Gault nous invite à penser autrement le travail, l’économie et l’entreprise

Emission
Actualités
Date de publication

Frantz Gault vient de faire paraître son dernier ouvrage consacré au travail. Intitulé « Apocalypse work – Démystifier le travail pour affronter le XXIe siècle », il questionne les tendances actuelles qui transforment notre rapport au travail : tsunami de démissions, mouvements anti-travail, boycott du bureau, autonomie et lien de subordination…

Frantz Gault fait l’analyse qu’un vent de scepticisme souffle sur le monde du travail, lequel multiplie les opérations de séduction : ici on promet plus de liberté, on démocratise l’organisation, là on installe un babyfoot et on exalte les vertus du collectif.

Il s’interroge : cela suffira-t-il à redonner goût au travail ? Ne s’agit-il pas plutôt d’un problème de sens ? Car malgré ses promesses de lendemains qui chantent, le travail laisse, d’après lui, une planète ravagée et un climat apocalyptique. Dès lors, explique-t-il, le doute s’installe et les regards se tournent vers d’autres horizons, d’autres cultures, d’autres idéaux.

« Il n’y a aucun doute sur le fait que l’homme soit un animal social. Quant à dire que c’est par le travail que l’homme assouvit son besoin de sociabilité, c’est un discours fréquent chez les promoteurs immobiliers, mais difficilement démontrable. Les études sérieuses montrent plutôt qu’à choisir, les humains privilégient les liens familiaux et amicaux. Autrement dit, le travail comme vecteur d’épanouissement social relève à nouveau du mythe, du moins d’une interprétation erronée de Durkheim, mais je n’en dis pas plus, le lecteur pourra creuser la question en lisant Apocalypse Work ! » explique l’auteur.

Il préconise de « travailler autrement, c’est à dire privilégier le travail qui prend soin du vivant, des humains comme des non-humains », un travail qui prend du temps selon lui. « Et pour en arriver là, il faut transformer le système de valeurs qui structure notre rapport au travail ; je parle là de la valeur financière que l’on accorde à certains métiers plutôt qu’à d’autres, mais aussi des valeurs morales qui sous-tendent et orientent nos façons de travailler » précise-t-il.

Avec un angle original, à la croisée de la philosophie et de l’anthropologie, cet essai questionne les mythes et les imaginaires qui, chaque jour, guident religieusement les humains sur le chemin du travail. Une invitation à penser autrement le travail, l’économie et l’entreprise.

Pour se procurer l’ouvrage « Apocalypse Work », éditions Dunot : Apocalypse work