Santé au travail : la sédentarité, ennemi numéro 1

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Dans sa dernière enquête, l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, révèle que 95% de la population française adulte est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis. Aujourd’hui, seuls 5% des adultes ont une activité physique suffisante pour être protectrice (1).

Ces risques sont majorés lorsque le manque d’activité physique et l’excès de sédentarité sont cumulés.

Les femmes (70 % d’entre elles sont en deçà de tous les niveaux d’activité identifiés pour être en bonne santé, contre 42 % des hommes), les adultes à faible niveau d’études et les moins de 45 ans sont les plus exposés.

Pour atteindre des niveaux suffisants à l’échelle individuelle, l’Anses souligne l’importance des actions collectives et de long terme par la création d’un environnement global favorable à l’évolution des comportements. Or l’agence rappelle que la mise en œuvre de ces recommandations rencontre aujourd’hui des obstacles sérieux qui relèvent notamment de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire, des modes de transport et de l’organisation du temps et des espaces de travail ou scolaires.

L’étude souligne que « c’est l’organisation même de nos modes de vies qui est à revoir : que ce soit dans l’espace public, en laissant davantage de place aux mobilités actives comme le vélo ou la marche, ou sur le lieu de travail, en favorisant la pratique sportive et en limitant les temps de sédentarité, ou encore dans le système scolaire en augmentant l’espace et le temps dédiés aux activités physiques et sportives ».

En France, plus d’un tiers des adultes cumulent un niveau de sédentarité élevé et une activité physique insuffisante. Ces personnes présentent ainsi des taux de mortalité et de morbidité plus élevés.

Cette étude fait suite à l’alerte émise fin 2020 concernant le manque d’activité physique chez les jeunes et s’inscrit dans la continuité des travaux antérieurs de l’ANSES sur le sujet, en particulier ceux de 2016 relatifs à l’actualisation des repères relatifs à l’activité physique et à la sédentarité et ceux de 2020 réalisés à l’occasion du confinement.

(1) En 2016, l’Anses avait identifié le besoin de cumuler différents types et niveaux d’activité pour être en bonne santé :

• pratiquer 30 minutes, 5 fois par semaine, une activité cardiorespiratoire comme monter les escaliers ou faire du vélo, courir, marcher à bonne allure …
• effectuer du renforcement musculaire 1 à 2 fois par semaine comme, porter une charge lourde, jouer au tennis, faire de la natation ou de l’aérobic…,
• réaliser des exercices d’assouplissement comme de la gymnastique, de la danse ou encore du yoga, 2 à 3 fois par semaine.
• Concernant la sédentarité, passer plus de 8 heures par jour en position assise expose à un risque pour la santé.