Pour ses 150 ans, Sciences Po inaugure un nouveau campus parisien

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La vénérable école de la rue Saint-Guillaume, qui fêtera ses 150 ans cette année, a inauguré le 28 janvier dernier son nouveau campus parisien installé dans l’hôtel de l’Artillerie, au cœur du VIIe arrondissement. Le « 1 Saint-Thomas », logé dans un ancien noviciat du 17è siècle, a été entièrement réhabilité et réaménagé pour accueillir des centres de recherche et des salles d’études et de cours sur une superficie de 14.000 m2 qui permettra d’accueillir jusqu’à 2.000 étudiants, parmi les 10.000 qui fréquentent le campus parisien.

Le site « dessine le nouveau visage de Sciences Po en tant qu’université de recherche de rang mondial au cœur de Paris », selon son nouveau directeur, Mathias Vicherat.

« La stratégie est de conjuguer la recherche et l’enseignement », indique Mathias Vicherat, qui souligne « l’attractivité » du site à l’international. « On le voit déjà dans le recrutement des chercheurs : en dehors du salaire, avoir un bureau à soi dans un espace comme celui-ci est un élément d’attractivité très fort, et on assume cette dimension de campus de centre-ville », plaide-t-il. Le MIT lui-même, le prestigieux institut de recherche américain, a sollicité l’école pour visiter le site…

Cette ambition a un coût important pour l’établissement : 188 millions d’euros dont 158 millions d’emprunts et 30,5 millions d’euros de fonds propres. « On a eu une stratégie immobilière extrêmement ambitieuse, mais aussi extrêmement responsable », défend Mathias Vicherat. Sciences Po devient en effet propriétaire du site et l’acquisition permettra d’économiser des loyers, en libérant, dès 2022, treize sites. Soit une économie de 4,3 millions en 2022, et de 6,3 millions en année pleine, car une partie des baux ne seront libérés qu’en cours d’année. Ces sommes sont toutefois à comparer aux 8 millions d’euros annuels d’intérêts et de dépenses liés au nouveau site.

Cependant, investir autant d’argent dans un campus en dur qui pèse lourdement sur la gestion de l’école et limite ses capacités d’investissement à l’heure où l’enseignement à distance se développe fait grincer quelques dents. « On tend à généraliser l’hybridité des cours et le site du 1 Saint-Thomas le permet », rétorque Mathias Vicherat.

Par ailleurs, Sciences Po envisage des concerts, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales, mais limités aux étudiants, aux anciens élèves ou à des opérations portes ouvertes. « C’est un site universitaire, il y a donc une logique de sécurité et il ne sera pas systématiquement ouvert sur la ville », conclut son directeur.