Paris la Défense : les jumelles de la discorde

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Au chapitre des grands projets immobiliers, ce début d’année fut marqué par le véto du conseil d’administration de Paris La Défense sur la réalisation des tours jumelles, suivi d’une contre-attaque immédiate de son promoteur russe. Et pour cause, Hermitage n’entend pas abandonner son luxueux bébé qui aurait déjà englouti une bonne partie du budget, et subi de nombreux revers judiciaires. 

Hermitage Plaza, nouvel épisode. Le projet des fameuses tours jumelles a essuyé il y a quelques jours l’invalidation de la promesse de vente des terrains nécessaires à leur construction par le conseil d’administration de Paris La Défense, qui pensait clore un dossier vieux de 14 ans, gangrené par de nombreux rebonds judiciaires. 

Imaginé par l’architecte Norman Foster, l’ensemble colossal prévoyait d’accueillir des bureaux, des appartements de grand standing et villas sur le toit, une résidence étudiante, un hôtel cinq étoiles, des restaurants et bars panoramiques, un centre d’affaires dont un auditorium, des boutiques, une galerie d’art contemporain ou encore un centre de thalassothérapie.

Fin de non recevoir 

Peu de chance, désormais, que les édifices de 320 mètres de haut – prévues en livraison entre 2027 et 2028 – fassent de l’ombre aux tours First et Link dans le voisinage, malgré un permis de construire obtenu en 2012. Le 28 décembre 2021, date précédant l’invalidation du projet, le conseil d’administration de l’établissement public considérait ainsi qu’Hermitage n’avait pas apporté « les garanties financières et techniques suffisantes » à la signature de la promesse vente, promesse que le groupe russe prétendait devoir recevoir avant le 31 décembre suite à l’accord passé avec Paris La Défense dans le cadre d’une médiation judiciaire menée par le tribunal de Nanterre le 24 mars 2021. Pourtant, Paris La Défense n’aurait reçu aucun document attestant de l’engagement d’une institution financière pour mener à bien le chantier. 

Hermitage, qui rappelle dans un communiqué avoir investi 350 millions d’euros dans un projet estimé à 2,8 milliards d’euros, argue aujourd’hui d’informations mensongères pour justifier son revirement, ajoutant n’envisager pour l’heure d’autre scénario que sa réalisation. À défaut, le promoteur exige le versement de 1 milliard d’euros de dommages et intérêts « nonobstant une demande en exécution forcée et d’autres procédures pour rupture abusive et déloyauté. » À suivre… 

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