L’avion plus vert… mais plus cher !

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Depuis le 10 janvier, Air France, KLM et Transavia appliquent un surcoût de quelques euros sur chaque billet pour absorber l’obligation d’incorporer au moins 1 % de biocarburants au départ de France.

Premier groupe de transport aérien à instaurer un supplément « carburant durable », Air France-KLM annonce des augmentations de 1 à 4 euros en classe économique et de 1 à 12 euros en classe affaires qui seront indiquées sur le billet. Pour sa filiale Transavia, en revanche, cette hausse sera directement intégrée dans le tarif. « De plus, à compter du 13 janvier, les clients qui le souhaitent pourront contribuer volontairement à l’achat de carburant d’aviation durable supplémentaire », précise la compagnie.

Cette annonce intervient dans le contexte de l’entrée en application, depuis ce début d’année, de la réglementation française faisant obligation aux compagnies aériennes d’incorporer en moyenne 1 % de carburants dits « durables » pour les vols au départ de France, un niveau progressivement porté à 2 % en 2025 puis 5 % en 2030.

Ces carburants, produits à base d’huiles usagées ou de résidus agricoles et forestiers, promettent de réduire de 75 % à 80 % le bilan net d’émissions de CO2 d’un vol sans nécessiter la moindre modification sur les avions actuels et sont considérés comme le meilleur moyen actuellement disponible de réduire fortement l’impact environnemental du transport aérien, sans attendre les avions du futur. Pour la seule compagnie Air France, 1 % de biocarburants permettraient ainsi de réduire ses émissions de CO2 d’environ 30.000 tonnes par an, soit l’équivalent de 550 vols Paris-New York.

Problème : outre une production encore très insuffisante pour satisfaire les besoins du transport aérien, ces carburants sont aujourd’hui quatre à huit fois plus chers que le kérosène, entraînant un surcoût annuel de l’ordre de 240 à 280 millions d’euros rien que pour Air France. D’où la décision d’imposer un supplément tarifaire sur tous les billets, afin de compenser, au moins partiellement, ce surcoût.

A noter qu’Air France-KLM proposait déjà depuis de nombreuses années à ses clients de payer un supplément de quelques euros afin de financer des programmes de compensation des émissions de CO2 liées à leur voyage. Moins de 1 % des passagers acceptaient volontairement de débourser quelques euros de plus…