La « grande démission » gagnerait-elle la France ?

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Alors que les Etats-Unis sont touchés de plein fouet par la « Great Resignation », la « grande démission », qui a poussé près de 48 millions d’Américains à faire leurs cartons en 2021 et encore 4,5 millions sur le seul mois de mars 2022 – un record ! -, beaucoup s’interrogent sur l’arrivée du phénomène en France.

La Dares, la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, vient de publier une étude qui semble attester d’un début de mouvement similaire dans notre pays, quoiqu’à une échelle bien moindre. Selon l’étude, près de 470.000 Français ont quitté leur CDI au premier trimestre de cette année, soit tout de même 20 % de plus qu’à la fin de l’année 2019. Et si l’on en croit une enquête Ipsos pour le BCG, le tiers des « travailleurs de terrain » – ceux qui doivent être physiquement présents pour exercer leur métier – pourraient quitter leur emploi d’ici à la fin de l’année.


Sans surprise, les secteurs de la santé ou de l’hôtellerie-restauration sont les plus affectés par cette désertion. Idem pour la grande distribution et les services à la personne.

D’après l’étude « Global Workforce Hopes and Fears » menée en mars 2022 par PwC, la hausse de salaire reste la première motivation (58 %) pour changer d’emploi en France, suivi par l’épanouissement professionnel (55 %) et la possibilité d’être soi-même au travail (51 %).

Dans l’ensemble, les motivations au départ sont communes à toutes les tranches d’âge. Mais la jeune génération est davantage attentive à la prise en compte des enjeux environnementaux par l’entreprise. Cela s’accompagne d’un souhait de travailler autrement, de manière plus utile, éthique et autonome.

Face à cette vague de démissions, les entreprises sont contraintes de s’adapter pour conserver leurs collaborateurs. Avec la « révolution du télétravail » lancée durant la crise sanitaire, le modèle hybride est en bonne voie pour devenir un « must-have » de l’offre employeur.