La « Grande Démission » américaine, signe d’un nouveau rapport au travail

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Le Covid-19, le développement du travail à distance, les pénuries d’emploi dans certains secteurs ont modifié la perception que les Américains ont de leur carrière.

En 2021, plus de 40 millions d’Américains auront ainsi démissionné de leur emploi et un sondage de décembre dernier révélait que près d’un quart d’entre eux envisageait de quitter son poste dans les douze mois à venir. Ce phénomène a désormais un nom : « The Great Resignation » ou « Grande Démission ».

Au-delà de la concurrence entre grandes enseignes qui cherchent à attirer les meilleurs talents en leur offrant un meilleur salaire et divers avantages, comme dans la grande distribution par exemple, c’est surtout à une transformation profonde du rapport des Américains au travail que nous assistons.

Un sondage de l’institut Gartner montrait récemment que la recherche d’un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle était la deuxième raison invoquée pour changer d’emploi, à 42 %, juste derrière le salaire (48 %). Le sondage expliquait que la pandémie a changé les priorités en donnant l’occasion de réfléchir à la suite à donner à sa carrière ou bien de prendre une retraite anticipée, un phénomène courant ces derniers mois et qui semblait impensable auparavant aux Etats-Unis.

Une étude plus récente de la MIT Sloan School of Management offre un éclairage différent sur les motivations des démissionnaires. Selon l’analyse de 34 millions de profils en ligne, le salaire n’est pas la motivation première de ceux qui partent. La culture d’entreprise joue en revanche un rôle crucial. Le refus de promouvoir la diversité, le sentiment des salariés de ne pas être reconnus à leur juste valeur, les comportements inappropriés pèsent bien plus dans la balance. Vient ensuite la perception de la stabilité de l’emploi : dans une entreprise qui se réorganise, les départs sont ainsi plus nombreux.

Tous les secteurs ne sont cependant pas touchés par la « Great Resignation » de la même façon, la restauration, la santé, les transports ou la logistique étant les plus impactés. Des métiers plutôt précaires mais où les besoins sont aujourd’hui nombreux et où trouver un autre emploi est assez facile. Tout comme, à l’autre extrémité, la tech, également très touchée par le phénomène et où les développeurs n’hésitent pas à faire jouer la concurrence.