[EDITO] Nous voulons tous travailler près de chez nous

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Il y a quelque temps, j’ai eu le privilège de visiter ce que j’appellerais l’un des bureaux les plus cool de Paris. Il a TOUT. Pourtant, il était vide. Il faut dire que je m’y suis rendu un vendredi à 9h30… Le personnel de la société de Facility Management, qui a pour tâche, entre autres, de gérer le délicieux (et gratuit !) petit-déjeuner buffet de plusieurs mètres de long, était plus nombreux que les employés qui étaient là pour manger. Comme me l’a fait remarquer le directeur de l’environnement de travail qui me recevait : “Peu importe nos efforts, nous n’arrivons toujours pas à dépasser 20% de taux d’occupation le vendredi”. Le faut-il d’ailleurs ? Certains me répondent non, prenant acte du caractère irréversible du modèle hybride, d’autres oui, mettant en avant le souhait de leur direction générale de préserver les liens entre le collaborateur et l’entreprise et au sein des équipes.

Le constat, en tout cas, de la vanité des efforts consentis pour rendre les bureaux plus attractifs, m’a amené à m’interroger sur les ressorts profonds de cette appétence pour notre domicile. Le premier constat sonne comme une évidence : la maison a quelque chose que le bureau a rarement, c’est près de chez soi ! Le travail à domicile offre souvent une commodité et un gain de temps précieux dans le casse-tête quotidien qu’un bureau ne pourra jamais battre. Du coup, la bonne question, c’est « Serions-nous allés au bureau plus souvent s’il avait été plus près de chez soi ? ». Les enquêtes posent rarement cette question, malheureusement, mais il y a fort à parier que la réponse serait positive…

Le second constat arrive souvent assez haut dans les enquêtes sur les attentes des salariés : la vie de quartier ! Dans la mesure où l’on se rend au bureau d’abord et avant tout pour retrouver ses collègues, que ce soit ceux de notre équipe ou ceux avec qui nous avons développé des affinités (ils peuvent être les mêmes, mais pas toujours !), autant que l’on puisse profiter de terrasses animées pour sortir du bureau et déjeuner ensemble, faire du shopping et éventuellement partager quelques verres (d’eau gazeuse, évidemment) le soir en partant…

Rapprocher les bureaux des lieux de vie, que ce soit celui des collaborateurs ou des quartiers animés, est ainsi devenu une priorité pour certaines entreprises. L’objectif est tout simplement de disposer d’un avantage concurrentiel en termes d’attractivité, de fidélisation et de taux de présence sur ses lieux de travail.

Certains pensent que nous sommes entrés dans l’ère du lieu de travail distribué, avec un siège de moins grande taille, des « hubs » ou des tiers-lieux situés à proximité de certains bassins d’emploi et des services de location d’espaces à la demande, comme des salles de réunion par exemple. D’autres imaginent un siège social réinventé en grande « maison commune » créatrice de culture d’entreprise et proposant de multiples animations et usages : showroom, restaurants (au pluriel et ouverts au public extérieur), centre de formation, centre sportif et de loisirs (pour donner envie de se retrouver et favoriser l’émergence de communautés), corpoworking (pour créer un écosystème), etc.

Bref, faut-il privilégier le pragmatisme (le temps de trajet) ou l’expérientiel (l’animation de communautés) ? Sans doute les deux, l’un n’excluant pas l’autre. « Il faut susciter le désir ! » répondrait certainement André Comte-Sponville, grand philosophe pour qui il n’y a pas d’autre moyen de motiver chacun d’entre-nous à venir travailler.

Du désir, il en sera beaucoup question dans la nouvelle émission « Sans peur, avec talent ! » que nous vous proposons désormais chaque lundi. Désir de créer, d’innover, d’entreprendre, désir aussi d’aider chaque personne qui voudrait « se lancer », comme on dit. Patrice Begay, ancien directeur de la communication de BPI France, donne la parole aux créateurs d’entreprise et aux grands décideurs du monde économique et politique. Pourquoi créer une entreprise, comment le faire et quelles émotions, positives, cela peut-il procurer ? Vous pouvez regarder « Sans peur, avec talent ! » sans modération pour faire le plein d’énergie !

Toute l’équipe d’ANews WorkWell vous souhaite une très belle semaine et vous propose de recevoir en avant-première le replay de sa dernière table-ronde « Destination Workspace 2025 ! Quelles tendances ? Quels projets ? » avec Luc de Crémoux (Dir. Immobilier Schneider Electric), Ghislain Grimm (workINprogress), Vanessa Mathieu (CDB) et Laurent Tricot (DET TotalEnergies) : ici

Lionel Cottin
Directeur de la rédaction