EDITO : Marchés immobiliers : après l’été, une éclaircie ?

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Les marchés immobiliers ne vont pas bien, c’est le moins que l’on puisse dire. Si le logement s’enfonce dans la crise, l’immobilier d’activité est plombé par les taux d’intérêt qui grimpent et réduisent les perspectives de rendement, le travail hybride qui impacte les surfaces, le commerce en ligne qui balaye des pans entiers de commerces sur rue et les réglementations, environnementale comme d’urbanisme, qui compliquent l’équation.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes avec un recul de 52% des investissements au quatrième trimestre 2022 sur un an, confirmé par les chiffres du premier trimestre 2023, des surfaces de plancher mises en chantier en recul de 50% entre août 2022 et avril 2023, des reculs aussi dans les surfaces placées tant en bureaux qu’en entrepôts en 2022, reculs confirmés sur le premier semestre 2023. Parallèlement, les taux de vacance augmentent partout, à l’exception des centres-villes, et les loyers subissent des corrections importantes compte-tenu des mesures d’accompagnement qui atteignent des sommets.

Le tableau est donc plutôt sombre et finalement peu surprenant, tant les signes avant-coureurs qui nous parvenaient des Etats-Unis tout au long de l’année 2022 annonçaient la crise actuelle. La situation devient d’ailleurs assez préoccupante pour que la Banque de France émette un avis de vigilance sur le secteur de l’immobilier d’activité, notamment les bureaux, et que Les Echos mette ce trou d’air en Une de leur édition du 10 juillet dernier.

Lors du 10ème Gala des Directeurs Immobiliers et Environnement de travail, le 27 juin dernier, je demandais à trois journalistes économiques, Claire Fournier (LCI), Eric de Riedmatten (CNews) et Martial You (RTL), de réagir à ces chiffres et j’ai été frappé par leur relatif optimisme. Martial You rappelait que malgré la situation, les livraisons de surfaces se poursuivent de même que les annonces de nouveaux projets, tandis que Claire Fournier se disait surprise par la bonne résistance du marché de l’emploi dans ce contexte. Tous trois voyaient l’inflation atteindre un pic prochainement puis se calmer, promettant une accalmie sur les taux d’intérêt à moyen terme, condition du redémarrage de l’investissement.

Une possible éclaircie donc après l’été, qui pourrait se profiler plus vite qu’on ne le croit au vu du dernier chiffre de l’inflation aux USA, en forte baisse, faisant immédiatement fléchir le dollar en anticipation sinon de baisses des taux d’intérêt, au moins d’une pause dans les hausses. Il restera certes à gérer un stock de bureaux vacants qui prendra plusieurs années et dépendra du niveau de généralisation atteint par le travail hybride et le flexoffice, mais gardons cet espoir en tête à l’heure de prendre quelques jours de « tracances » bien mérités !

Toute l’équipe d’ANews WorkWell vous souhaite un très bel été et vous donne rendez-vous à la rentrée, tout beaux et tout bronzés !

Lionel Cottin
Directeur de la rédaction

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