Qu’on le veuille ou non, qu’on soit pour ou contre, le travail dit « hybride » plane sur l’agenda des entreprises, poussé par de forts vents ascendants. Ces derniers jours, deux annonces ont retenu mon attention.
L’une réalisée par Meteojob dont la dernière étude montrait que deux salariés français sur trois envisageaient de changer de poste dans l’année. Est-ce l’effet Grande Démission en vogue aux Etats-Unis depuis plusieurs mois suite au choc de la pandémie qui déferle en France ou celui de la poussée inflationniste qui motive des millions de Français à aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte ? Un peu des deux sans doute et sûrement aussi celui d’une envie de meilleur équilibre des temps de vie. L’étude montre ainsi que ce vœu arrive juste après celui d’un meilleur salaire dans les souhaits des salariés français pour 2023. Une lame de fond qui persiste quels que soient les tourbillons conjoncturels…
L’autre annonce a été faite par la fédération patronale Syntec, qui représente plus de 3000 entreprises en France dans les secteurs de l’ingénierie, du conseil, du numérique ou encore de la formation professionnelle. La branche professionnelle vient d’annoncer la signature de plusieurs accords avec les partenaires sociaux, dont l’un porte sur l’organisation du travail en mode hybride. En renforçant les temps de pause et de déconnexion ou encore le droit au ticket restaurant, l’accord, le premier du genre, apporte un peu de sécurité juridique dans un domaine qui en manque cruellement. Et démontre que les entreprises de cette branche professionnelle ont pris pleinement conscience de l’irréversibilité du phénomène et de l’intérêt qu’elles ont à montrer la voie. Dans un contexte toujours extrêmement tendu en termes d’embauches, poser les bases d’un télétravail mieux encadré et plus favorable au salarié n’est pas anodin…
Les responsables de l’environnement de travail vont sûrement être impactés par l’une comme par l’autre annonce faite ces derniers jours. Savoir que deux tiers de ses collaborateurs sont tentés par le grand large ne peut que renforcer le souci des entreprises en matière d’attractivité et de fidélisation. Et voir le travail hybride faire l’objet du premier véritable accord de branche démontre son inéluctable montée en puissance dans l’agenda des entreprises. On n’a pas fini de parler de travail hybride encore en 2023 !
Toute l’équipe d’ANews WorkWell vous souhaite une très belle semaine et vous propose de visionner en avant-première une très intéressante table-ronde à venir portant sur « la restauration d’entreprise à l’heure du travail hybride : que prévoir ? quelles innovations ? » avec Catherine Guizol (Ipsen), Dominique Delattre-Demetz (Chateauform’) et Cyril Dugué (Convergence).
Lionel Cottin
Directeur de la rédaction
