Voilà un chiffre qui risque de faire grand bruit : dans sa dernière note d’activité, IWG, propriétaire, entre autres, de Regus et Spaces, fait référence à une étude interne qui évaluerait les économies réalisées grâce au travail hybride à près de 9.500 € par an par salarié !
Quand on sait que le coût total de l’environnement de travail d’un salarié par an s’établit autour de 12.500 € dans les études Buzzy Ratios de l’Arseg, le chiffre laisse songeur…
Sans doute faudra-t-il entrer plus en détail pour comprendre ce résultat et en attester la pertinence. Il a néanmoins le mérite de lancer le débat : combien coûte et combien rapporte le travail dit « hybride » à l’entreprise ?
Côté gains, on voit bien les conséquences que pourrait avoir une présence réduite sur les sites de travail : moins de fréquentation signifie moins d’espaces occupés donc une réduction possible de l’empreinte immobilière et des coûts qui lui sont associés. A condition que les espaces soient partagés, sinon nous assisterons rapidement à une situation ubuesque à l’heure de la sobriété énergétique et de l’urgence climatique, à savoir l’éclairage, le chauffage (ou la climatisation, au vu de l’été que nous venons de passer), le nettoyage… de bureaux vides !
Car un autre chiffre fait également grand bruit dans la profession : le taux d’occupation moyen des bureaux s’établit désormais à… 26% au niveau mondial ! Certes le cabinet Advanced Workplace Associates (AWA), commanditaire de l’étude, nous explique que des pics de fréquentation sont observés en milieu de semaine, le taux s’effondrant à un niveau proche de 5% le vendredi. Tout de même, nous voilà avec des milliers et des milliers de mètres carrés, vides la plupart du temps, sur les bras ! Nul doute que les décisions vont maintenant tomber, après la phase de mise en place et d’observation du travail hybride.
Car côté coûts, pour l’heure, la note reste globalement faible. Un peu de prise en charge de mobilier, quelques frais épars pour l’Internet, l’électricité et les faux frais, un ticket restaurant et parfois un abonnement coworking… Il faudrait y ajouter les outils du nomadisme (hardware et software) pour être complet et voir à combien se monte la note, comparée aux presque cinquante euros, en moyenne, que coûte un jour de présence d’un collaborateur sur site.
Evidemment, tout ceci ne tient pas compte des gains et coûts immatériels, notamment à moyen et long terme : impact sur la productivité, la créativité (elle serait plus faible en situation de télétravail), l’engagement, l’attractivité et la fidélisation… Tous ces éléments sont aujourd’hui sujets à débat et matière à études mais, avec la crise économique qui s’annonce, il y a fort à parier que le temps des décisions immobilières ira plus vite que celui des études et des observations.
Il faut d’ailleurs souhaiter que ce soit le cas concernant la réduction de l’impact carbone de la filière construction et exploitation d’immeubles d’activité. L’été que nous venons de vivre aura sonné tel un énième signal d’alarme et le jury du Grand Prix de l’urbanisme 2022 ne s’est pas trompé en distinguant Franck Boutté, inlassable chercheur et faiseur de solutions permettant de construire plus sobrement et de vivre plus harmonieusement avec son environnement. Nous lui adressons nos plus sincères félicitations et encouragements !
Qu’il s’agisse des décisions à prendre face à l’évolution de nos modes d’organisation du travail ou face à l’urgence climatique, le temps des grandes manœuvres approche pour les directeurs de l’immobilier et de l’environnement de travail.
La pause estivale n’aura pas été de trop pour affronter un automne qui s’annonce chargé !
Comme d’habitude, vous pourrez compter sur ANews WorkWell pour vous accompagner, en commençant par le 20 septembre prochain où nous nous intéresserons, tiens, tiens… aux leviers d’optimisation de son poste immobilier ! Nous espérons vous y retrouver nombreux, en direct, dès 9h30.
D’ici-là, toute l’équipe d’ANews WorkWell vous souhaite une excellente rentrée !
Lionel Cottin
Directeur de la rédaction d’ANews WorkWell
