La semaine dernière était la semaine de la qualité de vie au travail. L’occasion d’aborder le sujet en long et en large sur l’antenne d’ANews WorkWell et au sein des clubs Agora des Directeurs Immobiliers et Environnement de Travail ! Tout d’abord avec une webconférence prenant le contre-pied des discours ambiants pour s’interroger sur les limites éventuelles existant au bien-être au travail, puis une table-ronde consacrée aux résultats du dernier baromètre publié par l’institut Actineo, l’observatoire du bien-être au bureau. Je retire de ces échanges qu’il est très facile, pour les entreprises, de tomber à côté de la plaque en matière de démarche bien-être et que le sujet ne peut être traité sans la prise en compte d’une forte dimension individuelle.
Les résultats du dernier baromètre Actineo s’agissant de la qualité de vie au travail montrent très clairement que les salariés de bureaux français attendent des actions de leurs employeurs sur ce sujet. Si la satisfaction vis-à-vis de leur QVT reste forte (77% de satisfaits), elle baisse de dix points en quatre ans. Surtout, malgré ce niveau de satisfaction élevé, les sondés sont 84% à attendre que leur entreprise fasse de la QVT une priorité à l’avenir. Mais ils ne sont que 53% à penser qu’elle le fera réellement, signe d’une certaine méfiance.
Autre signe inquiétant, alors que la QVT devrait se traduire par un surcroît d’engagement, les chiffres des envies de démission et de « quiet quitting » (démission silencieuse) atteignent un niveau inquiétant : 42% parmi les salariés interrogés, 47% chez les moins de 35 ans ! Comme si les démarches initiées par les entreprises tombaient souvent à côté de la plaque…
La question évidemment, c’est pourquoi ? Un peu parce que le bureau n’est plus aujourd’hui le lieu considéré comme le plus agréable et adéquat pour travailler. Trop de bruit, trop d’interruptions, trop de stress, pas de liberté pour s’organiser et maîtriser son temps… Un peu aussi à cause de la perte de sens vis-à-vis de son travail. Tâches trop saucissonnées, injonctions paradoxales, « washing » à tout va… Et sans doute aussi – un héritage de la pandémie – le poids des règles collectives qui n’offrent pas assez de souplesses pour adapter les conditions de travail aux besoins individuels.
Ce besoin de plus grande prise en compte des besoins spécifiques de chacun en matière d’organisation et d’autonomie transpire dans toutes les études. C’est le grand défi des employeurs, qui doivent, de leur côté, déployer des démarches qui collent à leurs valeurs, qui soient congruentes avec leur culture d’entreprise et leurs discours. Et qui évitent les écueils du « washing », du gadget standard façon rustine et ne soit pas manipulatoire, tels les repas du soir offerts pour permettre aux collaborateurs de travailler plus tard…
Vous pouvez dès à présent recevoir le replay de la table-ronde sur le « new normal » du travail en 2023 réunissant Kévin Bouchareb (Ubisoft), Odile Duchenne (Actineo) et Valérie Ducruet (Bene) en vous inscrivant ici
Toute l’équipe d’ANews WorkWell vous souhaite une excellente semaine !
Lionel Cottin
Directeur de la rédaction