[EDITO] Au travail, certaines habitudes changent. D’autres devraient changer, et vite !

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21%. Ce n’est pas le titre d’une nouvelle série humoristique. Ce serait plutôt une série catastrophe d’ailleurs. Non, 21%, c’est le pourcentage d’espaces qui sont éteints dans les entreprises lorsqu’ils sont inoccupés. Dans 38% des cas, les espaces sont éclairés en continu et dans 41% des cas, ils ne sont éteints qu’en-dehors des heures de travail (1). C’est dire le chemin qu’il nous reste à parcourir dans la réduction de notre empreinte carbone…

Pourtant, ils sont 96% de salariés français à attendre de leur entreprise des actes forts en matière d’économie d’énergie. Mais seuls 21% d’entre eux disent éteindre ou pouvoir éteindre un espace lorsqu’ils ne l’occupent plus dans leur entreprise.

La réduction de l’empreinte environnementale de l’immobilier tertiaire est un long chemin, balisé par le fameux Décret Tertiaire dont nous avons reparlé lors de notre table-ronde sur le sujet le 2 juin dernier. L’occasion de nous apercevoir que les entreprises partent de loin. Beaucoup d’entre-elles n’en sont qu’au stade de se trouver en mesure de récolter les chiffres de leurs consommations énergétiques. Et c’est déjà un sacré travail, et un beau budget !

L’étape suivante, les actions à mettre en œuvre, va arriver vite. Je sais que vous, DET et directeurs immobiliers, n’avez pas attendu, et avez déjà pris des mesures. La plus « facile », parce que celle offrant le retour sur investissement le plus rapide, est bien sûr le passage aux LED, que beaucoup avez déjà entreprise. La panoplie est ensuite vaste et nécessitera plus ou moins de temps, et surtout d’argent. Le « nerf de la guerre ! ». Il en a aussi été question, évidemment, le 2 juin dernier. A ce titre, les retours d’expérience des intervenants sur les relations bailleurs-locataires étaient tout à fait instructives et à découvrir dans le « replay » de l’émission dont le lien vous sera communiqué demain dans votre newsletter.

L’autre « nerf de la guerre » par contre, le changement des habitudes des millions d’occupants de ces bâtiments, est encore trop peu évoqué je trouve. Tout le monde sait pourtant que les objectifs du Décret Tertiaire ne seront atteints qu’avec un changement des comportements. Les seules actions « techniques » ne suffiront pas. Les managers de l’environnement de travail auront fort à faire pour faire changer des habitudes très ancrées. A commencer par éteindre la lumière en partant. Eteindre… ou s’éteindre, en somme !

Pourtant, certaines habitudes ont été plutôt faciles à changer. Prenez le travail en présentiel sur site cinq jours par semaine par exemple. Beaucoup ont très vite pris le pli de travailler à la maison un, deux, voire tous les jours de la semaine ! Vous me direz qu’il a fallu une pandémie mondiale pour cela. Ce n’est pas faux ! N’empêche que le travail pendulaire, qui était la norme depuis des lustres et défendu bec et ongle par nombre de dirigeants et managers, est passé par pertes et profits en quelques mois, suscitant tout de même quelques débats et controverses non encore tranchés.

Au passage, je relève que toutes les dernières études convergent pour montrer que ce sont les plus jeunes qui pratiquent le plus le télétravail. La dernière étude réalisée par l’institut Leesman est éclairante. Chez les moins de 25 ans, ils étaient 43% à pratiquer encore le « full remote » (100% télétravail) au Royaume-Uni au premier trimestre 2022, contre seulement 23% des plus de 55 ans. C’est cependant la tranche d’âge des 35-44 ans qui pratique le plus le travail hybride : 64% contre 45% pour les moins de 25 ans. Le travail à plein temps sur site ne concernait guère plus d’un salarié du tertiaire sur dix.

Les habitudes peuvent donc changer très vite lorsque les personnes y trouvent leur intérêt. Voilà qui peut donner de l’espoir à tous les directeurs de l’immobilier et de l’environnement de travail concernant la réduction de l’empreinte environnementale des bâtiments ! A ce titre, regardez l’initiative de la start-up Vazy à Lyon, dont il sera question dans votre newsletter de jeudi. Voilà un bel exemple de modification de comportement par l’incitation.

Il n’« y a plus qu’à » aller toucher les cordes sensibles et faire converger les intérêts. Et bien sûr, ce sera le plus difficile à faire puisqu’il faudra surmonter les résistances. Mais à DET et directeur immobilier vaillant, rien d’impossible !

Toute l’équipe d’ANews WorkWell vous souhaite une belle semaine… inhabituelle !

Lionel Cottin
Directeur de la rédaction d’ANews WorkWell

(1) Enquête Perfesco réalisée auprès de 9 156 personnes réparties sur l’ensemble du territoire français âgées de 18 ans et plus. Sondage effectué en ligne, sur le panel propriétaire BuzzPress France, selon la méthode des quotas, durant la période du 26 avril au 4 mai 2022.

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