EDITO : ATT rappelle ses managers au bureau, WeWork proche d’une valorisation nulle : le travail flexible de plus en plus chahuté aux USA

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Après Starbucks, Amazon et Walt Disney, c’est au tour d’ATT, le géant américain des télécoms de demander à ses 60 000 managers de revenir au moins trois jours par semaine au bureau. Si elle souligne l’importance des bureaux physiques pour la collaboration et la culture d’entreprise, la décision vient percuter la tendance au développement des modèles de travail hybrides, plus flexibles, qui ont gagné en popularité durant la pandémie.

Ce phénomène de retour contraint au bureau prend une certaine ampleur aux Etats-Unis. Récemment, la Chambre des Représentants a approuvé l’explicite « Show Up Act » (littéralement la « Loi Montrez-vous ») réinstaurant les conditions de télétravail qui préexistaient avant la pandémie dans toute la fonction publique fédérale. La loi doit obtenir un peu probable aval du Sénat américain pour entrer en vigueur, ce qui n’empêche pas certains sénateurs républicains d’enfoncer le clou en déposant un projet de loi intitulé « the Stopping Home Office Work’s Unproductive Problems Act », une loi qui veut en finir avec des problèmes d’improductivité des agents fédéraux que ces sénateurs imputent au travail à domicile. Tout indique que le télétravail devient un nouveau sujet de bataille entre anciens et modernes, ou entre conservateurs, soi-disant partisans de la valeur travail, et progressistes, qui y seraient par nature défavorables… Qu’il est dur de sortir de la caricature !

Les Etats-Unis sont décidément à l’honneur cette semaine avec la démission fracassante du patron du géant du coworking – et très mal en point – WeWork. Moins de trois ans après son arrivée, Sandeep Mathrani a jeté l’éponge au beau milieu de la tourmente. Il part s’occuper de l’activité immobilière de Sycamore Partners, une société de private equity, et laisse WeWork avec une dette et des comptes toujours dégradés malgré une belle reprise post-Covid, et une valeur de l’action proche de zéro. Le problème est que WeWork entraîne tout le secteur dans son sillage, les actions de ses principaux concurrents (IWG par exemple) plongeant avec la sienne. L’entreprise a survécu a tant de mauvaises passes qu’il serait hasardeux de prédire le clap de fin pour WeWork mais certains spécialistes osent tout de même annoncer la cessation de paiements prochaine et la vente du nom et des actifs de cet acteur emblématique à un autre opérateur avant la fin de l’année. L’évolution des modes de travail vers plus de flexibilité n’est pas un long fleuve tranquille. Parions qu’il y aura d’autres « stop and go » et d’autres accidents de parcours !

Toute l’équipe d’ANews WorkWell vous souhaite une excellente semaine !
Lionel Cottin