Comment construirons-nous dans 30 ans : les scénarios de l’Ademe et du CSTB

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Dans leur rapport prospectif « Imaginons ensemble les bâtiments de demain » dévoilé le 25 janvier, l’Ademe et le CSTB présentent quatre scénarios qui dessinent les façons de construire les bâtiments en 2050.

Le scénario « Difficile de tout faire » : dans ce scénario, les acteurs du bâtiment et de l’immobilier ont du mal à faire face aux grandes transitions et les investissements nécessaires manquent. La hausse des prix et la durée des prêts immobiliers ne permet pas aux propriétaires d’investir dans la rénovation du bâti existant. Le parc immobilier évolue à deux vitesses, entre des bâtiments neufs qui répondent aux nouvelles exigences (faible consommation d’énergie et de carbone sur l’ensemble du cycle de vie, modularité…), tandis qu’une part importante des immeubles devient obsolète.

Le scénario « Le bâtiment comme service » : dans ce cas-ci, les politiques de lutte contre l’étalement urbain et l’artificialisation des sols mettent un frein à l’expansion périurbaine, reportant l’effort sur la rénovation du parc existant. Le coût de détention devient important et la location permet de mieux s’adapter aux besoins qui évoluent dans le temps. Le bâtiment devient donc un service, dont la fonction peut évoluer. Pour éviter les pénuries de matériaux, le recours à l’économie circulaire est généralisé.

Le scénario « Rééquilibrages » : une série de crises a poussé les Français a déserté les centres-villes au profit d’habitations plus grandes et plus proches de la nature. L’accent est mis sur la rénovation des immeubles. Dans ce scénario, l’Ademe et le CSTB imaginent que l’artisan deviendrait un acteur très qualifié offrant un modèle de reconversion professionnelle intéressante pour les travailleurs en quête de sens.

Enfin, le scénario « Pénuries » se révèle être le plus inquiétant. Les autorités politiques ne sont pas parvenues à faire face aux différentes crises. Le secteur du bâtiment et de l’immobilier fait face à une baisse d’activité, des pénuries de matériaux et de main d’œuvre. Les investisseurs se détournent de la pierre car l’immobilier est devenu moins attractif. Le manque de rénovation n’a pas permis aux bâtiments de s’adapter au changement climatique et l’on voit apparaître des quartiers entiers laissés en déshérence.

Ces 4 scénarios, non exhaustifs, ont le mérite d’offrir aux acteurs politiques, de la ville et du bâtiment, des éléments de réflexion pour anticiper certaines évolutions et dérives potentielles.

À noter que cette première démarche est vouée à être enrichie par des recherches complémentaires, s’intéressant davantage à l’enjeu de l’économie circulaire.

https://www.batimentdemain.fr/rapport-final/

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