Perte d’efficacité, difficulté de concentration, maux de tête, fatigue…, le bruit au bureau n’épargne ni la santé ni l’efficacité des salariés, confirme une étude OpinionWay pour Saint-Gobain Ecophon. Si les open-spaces entraînent leur lot de nuisances sonores, les bureaux partagés causeraient bien plus de désagréments encore. Un phénomène davantage constaté dans les grandes entreprises, où ces contraintes peuvent aller jusqu’à conduire le collaborateur… à aller voir ailleurs.
Non, les grands open-spaces ne sont pas la cause de tous les maux, relaie l’enquête, qui estime à 11 % le nombre de salariés impactés par le bruit sur les plateaux de 50 personnes et plus.
Entre 2 et 5 personnes, les bureaux partagés seraient en effet les plus bruyants pour presque un collaborateur sur deux, travaillant généralement dans les grands groupes et les entreprises de taille intermédiaire. Au total, un tiers des salariés juge leur environnement sonore mauvais, lui assénant une note entre 0/10 et 5/10.
Un frein relationnel
Pour les adeptes du home-office, le retour au bureau ne fait pas que des heureux ; les télétravailleurs jugeant plus sévèrement le bruit qu’ils connaissent quand ils reviennent au bureau après avoir goûté au calme de la maison. L’enquête note également une forme de frustration chez les salariés éligibles au télétravail, mais qui n’y ont pas droit.
Les chiffres sont éloquents : six travailleurs sur dix incommodés par le bruit rapportent une perte d’efficacité et une impossibilité de se concentrer. Un sur deux évoque des maux de tête et un sentiment de fatigue ; un sur trois privilégiant casque ou bouchons d’oreilles.
Si les études confirment le besoin de convivialité des salariés après les événements sanitaires, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne : 48 % des interrogés déclarent ne plus pouvoir supporter certains de leurs collègues à l’origine de ces nuisances. Jusqu’à susciter des envies de départ, il n’y a qu’un pas pour 27 % des salariés, prêts à le franchir si rien n’est fait.
Prévenir pour mieux guérir
En écho à l’enquête OpinionWay, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), Santé publique France (SPF) ainsi que la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail ont réalisé une étude concluant que la quasi-totalité des 25 millions de salariés des secteurs publics et privés étaient « polyexposés » à des contraintes à risque (chimiques, biologiques, physiques, organisationnels et relationnels). Suivant son approche et ses résultats, cette étude vise à mieux orienter la prévention du risque sanitaire au travail, de prendre en charge les salariés de manière plus globale et de permettre aux préventeurs de s’emparer des conclusions afin de faire évoluer la réglementation.