[EDITO] Après une année 2022 contrastée, le secteur immobilier en proie au doute

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A l’heure où certaines directions de l’immobilier et de l’environnement de travail seront focalisées sur leurs déclarations de consommations énergétiques sur la plateforme Operat, les Français seront eux en train de préparer les festivités du nouvel an. Tout un symbole pour des professions qui doivent gérer de front un enchaînement de crises depuis deux ans ainsi qu’un lourd agenda vers la neutralité carbone, et qui voient se profiler une année 2023 plus qu’incertaine…

L’année 2022 s’achève sur un constat mitigé pour l’écosystème de l’immobilier d’entreprise. Certes, la sortie de la pandémie a permis de reprendre le cours de la vie économique et des chantiers mis à l’arrêt, avec pour conséquence des tensions très fortes sur les coûts et les chaînes d’approvisionnement. De nombreux projets ont subi des retards et des hausses de coûts importants, des difficultés aggravées avec la guerre déclenchée par la ploutocratie russe en Ukraine et l’envolée des prix de l’énergie.

Parallèlement, le développement du travail dit « hybride » affecte profondément l’organisation du travail avec des conséquences importantes sur les espaces : développement du flexoffice, réduction des surfaces, évolution des aménagements et des équipements pour soutenir cette hybridation et réorienter les immeubles de bureaux vers des « happen spaces » plus ouverts, plus collaboratifs et conviviaux et plus mixtes dans leurs usages. On peut donc s’attendre à ce que les projets continuent à foisonner dans les entreprises, de quoi soutenir l’activité de l’écosystème immobilier encore en 2023, même si la réduction des surfaces devrait s’accentuer.

Une année 2023 qui s’avance donc nimbée d’incertitudes. Sur l’avenir de la guerre qui fait rage à l’est de notre continent tout d’abord. Malgré le courage et la résilience incroyables dont fait preuve le peuple ukrainien – une véritable leçon ! – la lassitude va-t-elle s’installer ? Cette région va-t-elle réussir à se stabiliser, et avec elle, apporter une détente sur le front des énergies et des céréales ?

Incertitudes également sur les fronts de l’inflation et de la situation économique. Après la surchauffe de la première moitié de l’année, 2022 s’achève sur un gros coup de frein. Les hausses de taux d’intérêts vont-elles faire basculer nos économies dans la récession ?

Incertitudes sur l’avenir de notre planète enfin. Les conséquences du réchauffement climatique se font chaque année plus dramatiques. La sobriété de circonstance de cet hiver 2022/2023 ne deviendra-t-elle pas la norme désormais ? L’agenda vers la neutralité carbone doit-il s’accélérer, notamment dans l’immobilier ?

Un secteur immobilier qui se dit très inquiet pour 2023, comme vient de l’indiquer Olivier Salleron, le président de la FFB, au moins pour ce qui est du résidentiel individuel neuf qui subit un fort recul en cette fin d’année. L’immobilier d’entreprise, lui, va devoir gérer un marché pour le moins contrasté, entre secteurs en tension – souvent les centres-villes – et d’autres où le taux de vacance s’envole, écart grandissant entre immeubles récents, vertueux et attractifs, et immeubles plus énergivores et démodés, et remise en question du modèle des quartiers d’affaires…

Beaucoup de questions et de nuages entourent donc cette année qui se profile. Des temps incertains au milieu desquels les DI/DET devront garder leur boussole : le sens du service, l’économie de moyens pour une économie plus durable, l’inclusion et l’innovation utile.

Toute l’équipe d’ANews WorkWell vous souhaite une belle semaine et vous propose de visionner en avant-première une très intéressante table-ronde intitulée « Smart workspace » et dédiée aux innovations numériques débarquant dans nos environnements de travail.

Lionel Cottin
Directeur de la rédaction

Lien d’inscription pour visionner le replay de la table-ronde « Smart workspace » : recevez le replay en avant-première ici