Le groupe de services à l’environnement et aux entreprises Derichebourg a annoncé qu’il allait devenir le 1er actionnaire d’Elior Group, numéro deux français de la restauration collective, en reprenant près de 20 % de son capital.
Un accord a en effet été signé avec BIM, le holding du cofondateur Robert Zolade, et de Gilles Cojean, le président du conseil d’administration d’Elior et homme de confiance de Robert Zolade. Derichebourg leur rachètera une part de 14,7%, qui viendra s’ajouter aux 4,9 % déjà détenus.
Derichebourg a souligné s’inscrire « dans une logique d’implication actionnariale de long terme et de soutien à la stratégie mise en place par le conseil d’administration d’Elior », même si Daniel Derichebourg et sa famille ont indiqué qu’ils n’entendaient pas lancer d’OPA sur Elior. Elior est par ailleurs en quête d’un directeur général depuis la démission surprise, début mars, de Philippe Guillemot, parti rejoindre le groupe parapétrolier Vallourec.
Les deux sociétés, qui collaborent déjà dans le cadre d’appels d’offres multiservices, pourraient donc se rapprocher encore plus étroitement. Sans se précipiter toutefois, le directeur financier de Derichebourg, Pierre Candelier, ayant indiqué que le nouvel actionnaire principal serait dans une position d’observation.
L’an dernier, le pôle services aux entreprises – propreté, énergie, intérim, aéronautique – de Derichebourg a généré 871 millions d’euros de revenus pour un chiffre d’affaires total de 3,6 milliards d’euros. Le groupe en réalise l’essentiel dans le recyclage de déchets métalliques.
De son côté, Elior, qui a souffert de la crise sanitaire, est engagé dans un plan de redressement. Le groupe vient d’annoncer une perte nette de 266 millions d’euros au titre de la première moitié de son exercice 2021-2022. Il a décidé de réexaminer l’ensemble de ses contrats non rentables et de fermer son activité de repas industriels aux Etats-Unis, Preferred Meals, faute d’avoir trouvé un repreneur. D’octobre à mars, le chiffre d’affaires a recommencé à progresser de près de 20 % à 2,24 milliards, dépassant les attentes des analystes.
Les observateurs scrutent désormais la réaction d’Olivier Bertrand, patron et propriétaire du groupe éponyme, numéro deux de la restauration commerciale en France. Le groupe détient en effet environ 5 % du capital d’Elior et Olivier Bertrand a souvent exprimé sa conviction qu’une convergence était inévitable entre restaurations commerciale et collective.
