Ile-de-France : vers un doublement du taux de vacance des bureaux

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L’Institut Paris Région (IPR), agence d’urbanisme financée principalement par la Région Ile-de-France, vient de faire paraître une note révélant que le nombre de mètres carrés de bureaux vacants a quasi doublé en Ile-de-France depuis la crise du Covid-19. La note indique également que leur reconversion en logements est un potentiel encore sous-exploité.

« Les évolutions récentes, télétravail, diffusion du flexoffice, ont été l’occasion pour les entreprises d’optimiser leurs stratégies immobilières, augmentant la vacance des bureaux de 2,6 millions de m2 fin 2019, juste avant la crise, à 4,4 millions de m2 à la mi-2022, dont un demi-million en vacance de plus de deux ans » relève la note.

Les bureaux pourraient dès lors être reconvertis en logements, suggèrent les auteurs. « Les objectifs ZAN et ZEN (zéro artificialisation nette et zéro émission nette), l’obsolescence d’une partie des bâtiments, le télétravail, la nécessaire densification de la ville (…) constituent un contexte particulièrement favorable à l’essor des transformations de bâtiments non résidentiels en logements », indiquent-ils, précisant que les bureaux ne sont pas les seuls concernés, les locaux commerciaux, les bâtiments de stockage, industriels et agricoles, ainsi que les bâtiments publics (administratifs, scolaires, etc.) ou les parkings aériens pouvant également être des ressources.

Les auteurs notent cependant que d’importants freins existent, notamment le fait qu’un bâtiment d’activités « génère davantage de recettes fiscales tout en pesant moins sur les services publics locaux ». De plus, ces opérations s’avèrent plus onéreuses que des opérations de destruction-reconstruction, largement majoritaires. Pour les auteurs, les investisseurs devront ainsi « engager des études techniques plus coûteuses, auxquelles s’ajoutent des risques d’imprévus plus importants, la présence possible d’amiante, les normes différentes, la perte de surfaces, etc ». Malgré cela, l’Institut imagine de pouvoir doubler sur le court terme les opérations de reconversion, moyennant un soutien au secteur.

Entre 2013 et 2021, seulement 1.900 logements ont été autorisés, en moyenne, chaque année en reconversion de bâtiments d’activité en Ile-de-France. Deux tiers des reconversions se situent à Paris et en petite couronne, notamment du fait du prix élevé au m2 qui rend ces opérations plus rentables. 36 % des logements ont été reconvertis en résidences avec services, essentiellement en résidences étudiantes ou en résidences à vocation sociale.