100 % télétravail ? Le fantasme d’un monde sans bureau battu en brèche

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Une étude menée par Catella France et YouGov, publiée ce 15 septembre, apporte une réponse nette : aucun actif ne souhaite travailler à 100 % à distance.

Les Français ne fuient pas le bureau, mais les trajets, les contraintes rigides, et l’ennui, souligne l’étude. La majorité réclame un équilibre entre flexibilité et présence physique.

Premier enseignement : 49 % des actifs préfèrent travailler entre 1 et 3 jours au bureau, un chiffre qui grimpe à 54 % chez les femmes et 58 % chez les 18-34 ans. Loin d’un rejet du bureau, cette tendance exprime un besoin d’agilité et de sens.

Pour 54 % des répondants, le bureau reste avant tout un lieu de collaboration et d’échange, une perception partagée à 58 % chez les jeunes actifs, et 59 % des CSP+. Côté productivité, 38 % disent y travailler mieux, notamment les cadres décisionnaires (44 %) et les 18-34 ans (42 %).

Mais les attentes évoluent avec l’âge : seuls 31 % des 45-54 ans jugent le bureau plus productif, et 49 % y voient simplement un lieu d’interaction.

L’étude montre un décalage entre la perception des managers et celle des collaborateurs. Un tiers des décisionnaires considèrent le bureau comme un outil d’organisation ou de contrôle, quand les équipes attendent surtout confort, utilité et reconnaissance.

L’aspect financier joue aussi un rôle : 42 % des actifs seraient prêts à revenir au bureau contre une prime de présence, un levier particulièrement efficace chez les non-cadres (46 %) et les CSP- (49 %).

Les habitants d’Île-de-France expriment des besoins spécifiques :

  • Le transport est le frein numéro 1, cité par près de 50 % d’entre eux ;
  • Ils attendent du bureau qu’il soit un lieu de services et d’identité d’entreprise ;
  • Ils réclament des espaces plus confortables (40 %, contre 36 % en moyenne).

Près de 47 % des actifs voient le télétravail comme l’avenir du travail, en particulier les 18-34 ans (56 %), les femmes, les parents, et les Franciliens.
Les avantages cités :

  • Réduction du temps de transport (32 %)
  • Moins de stress (31 %)
  • Plus de calme (27 %)
  • Liberté d’organisation (24 %)
  • Économies (20 %)

Mais seuls 7 % en font un critère déterminant lors d’une recherche d’emploi.

« Ce sondage confirme une chose : le bureau n’a jamais été aussi stratégique pour les entreprises. Mais sa valeur ne se mesure plus en mètres carrés, elle se mesure en usages. L’immobilier tertiaire entre dans une nouvelle ère, où chaque mètre carré doit justifier son rôle : catalyser la collaboration, refléter la culture d’entreprise, attirer les talents. Face aux nouvelles attentes des actifs, il ne s’agit plus seulement d’optimiser, mais de réinventer. »
— Raphaël Amouretti, Président de Catella France

« Il est fondamental que l’entreprise s’interroge avant tout sur la place et le sens qu’elle souhaite donner au collectif et aux interactions que le présentiel génère notamment en termes d’efficacité. Pourquoi venir au bureau ? Le bureau doit demeurer ou (re)devenir un lieu de cohésion d’équipe, de transmission et d’acquisition de compétences. À l’heure où l’IA rentre dans de nombreux secteurs d’activités tertiaires, où la crise se développe, le bureau demeure le lieu dans lequel chacun peut acquérir un sentiment d’appartenance et rompre ainsi avec l’individualisme et l’isolement. »
— Loïc Blin, Directeur des Affaires Immobilières, Safran

Cette enquête a été réalisée en juin 2025 par YouGov pour Catella France, auprès d’un échantillon de 1.022 personnes représentatives de la population active française.

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